9.

Il ne put s'empêcher d'en remettre une couche. 
« Tu ne l'avais vraiment pas bossé ce contrôle hein? » Son sourire en coin de retour.
Elaine fit mine de ne pas comprendre, mais il avait vu à ses yeux qui avaient perdu tout sérieux qu'elle savait très bien de quoi il parlait.
Elle sourit, et lui lança sur un ton nonchalant :
« Tu crois quoi, si je l'avais vraiment révisé j'aurais eu vingt ... »
« Peu-être même vingt-et un non? »
Elle riait, 
« Surement oui, merci j'avais oublié le point bonus »
Tant d'année après elle refusait toujours de l'avouer, et lui ça le faisait toujours autant rire.
Comme quoi il n'avait pas changé.
Peu-être un peu grandit, mais rien d'autre.
C'était beau, 
c'était rassurant
et ce n'était rien.
C'était eux.
Elaine se mit a chanter This boy, qui ne l'avait pas quitté de toute la soirée. 
Ce soir là, elle dormit chez lui, 
au fond elle n'avait pas la force de rentrer, elle avait eu l'impression une soirée de ne plus appartenir à la même époque.
Elle avait rajeuni.
Elle se sentait bien, et là, non,
c'était trop lui demander de rentrer.
Et puis elle ne pouvait pas le laisser là ...
Sans elle, il était perdu.
Manquait plus que l'auréole tien.
Ils prirent un dernier café, « pour faire des rêves dynamiques ... » Ethan se sentit obligé de préciser.
Et fit un chocolat chaud à Elaine, juste parce qu'elle en avait envie.
Ils parlèrent encore, et finirent par aller se coucher.
Comme toujours, comme tout le monde.
Sauf, que Elaine n'était pas tout le monde, et elle ne put s'empêcher de lui déclarer la guerre du dentifrice.
La guerre du dentifrice, on n'aura tout vu...
Tout.
Armée de sa brosse a dent, et lui de la sienne.
Deux gosses, deux amis, deux jumeaux, deux complices...
Deux d'eux...
L'éclat de leurs rires s'éteignit, leurs yeux se fermèrent, et la ce fut la bonne.
Pas de deuxième prise, ils s'endormirent.
Tout était calme, les pensées d'Elaine s'étaient remises à vagabonder.
La trêve, quelques heures de répit, 
le répit avant d'affronter de nouveau ce monde de fou.
Ce monde fou.