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Moments volés- xx

15 novembre 2012

22.

Seule dans le froid, sa main congelée sur le téléphone, une voix résonnant dans le combiner, mine de rien c'était trop demandé. C'était trop a supporter, mais depuis combien de temps attendait t-elle ce moment...
fuir devant son vœu le plus chére, et son pire cauchemar en même temps, ça demandait trop de courage, ou pas assez de lâcheté.
L'un ou l'autre, peu importe.
Sa passera, tout finit toujours par passer.
C'est juste une question de temps.
Il lui demanda de venir la voir, ce soir.
Julien, l'homme disparu.
Pourquoi n'arrivait t-elle plus a vivre sans lui?
Parce que son cœur était parti ..., il le suivait.
C'était si simple a deviner, elle n'était pas faite pour çà.
Vraiment pas.
Elle n'aurait pas du y aller, mais c'était plus fort qu'elle. Elle le savait, ne plus jamais le revoir c'était une question de survie.
Sauf qu'elle n'en avait pas la force, une dernière fois, tout lui dire. Ne pas se retenir, une sorte de bombe qui exploserait.
Un trop plein d'émotions, elle en avait trop gardé en elle, toujours, pendant tout ce temps. 
Elle n'avait jamais rien dit, il n'était plus la, elle avait effacé toute trace de leur vie.
Mais maintenant, il réapparaissait, non elle ne pouvait pas ne pas le voir.
C'était trop dur de ne pas saisir cette chance, 
ne pas le voir l'anéantirait,
le voir l'anéantirait.
Dans les deux cas, il n'y avait aucune issus. L'un se rejoignait en l'autre. Elle s'excusa auprès de James, elle en avait honte. 
Mais elle se sentait tellement bouleversé, non...
tellement perdue.
Elle était obligé d'y aller, son corps ne répondait plus, son cœur non plus. Ils avaient tranché la question tous les deux. 
Sans la consulter elle même, ni son cerveau.
Elle pleurait, elle ne voulait pas mais ses larmes encore une fois en faisait des leur.
Elle ne contrôlait plus rien, il ne comprenait pas.
Il ne comprenait rien.
Le chemin passa lentement, chaque seconde se faisaient sentir, chaque pas faisaient grossir le nœud qui vivait dans son ventre.
Elle tremblait, tout çà ...
... pour lui.
C'était idiot.
Ses respirations étaient comptées, même ses battements de cils... 
tout ce qui aurait pu l'aider a changer ses idées.
Le Temps ralentissait.

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15 novembre 2012

21.

Le soir Elaine se rappela qu'elle était attendue chez James, elle serra son frère dans ses bras, lui vola un peu de sa bonne humeur. Et partit dans le froid,
partit affronté le froid.
Même pas peur, même pas mal.
Elle avait conscience d'être un peu trop névrosé, elle avait une humeur volage.
Des rires aux larmes, parfois même elle faisait les deux en même temps, petites larmes salées qui glissaient sur ses joues, çà lui faisait un petit quatre heures.
Elle était seulement étrange, jamais au bon endroit au bon moment. Le plus souvent elle était dans ses pensées. 
Julien le lui reprochait souvent, il lui demandait de l'écouter. Toutes les deux secondes, mais elle l'écoutait, elle était très attentive, surement un peu trop.
Une fois son frère lui avait raconté un film qu'elle avait déjà vu trois fois, mais elle avait bien écouté, à la fin elle lui avait juste dit « oui je l'ai bien aimé moi aussi »
Ethan avait mi longtemps avant de comprendre le sens de ses paroles.
Ça l'avait fait beaucoup rire.
Arrivée devant chez James, son téléphone sonna, le numéro n'était pas connu.
Ce qui avait le don de la déstabiliser, elle décrocha
« oui? », l'interlocuteur répondit seulement un « salut Elaine » qui l'enfonça plus bas que terre. Qui l'acheva, et encore c'était si gentiment dit.
Un euphémisme..., 
sa gorge se serra, ses yeux s'embuèrent, son ventre se noua. Dans un ultime recours, un dernier geste, une façon de se sauver elle raccrocha.
D'un coup, le monde avait chaviré, il s'était retourné. Tout avait disparu, elle voulait partir, son corps était devenu trop petit, elle se sentait trop à l'étroit.
Elle ne voulait plus rien ressentir, surtout pas.
Elle voulait juste la paix.
Quelques minutes sans sentiments, être impénétrable et n'être attaché à personne.
Partir loin, en s'abandonnant ici.
Une trêve.
La sonnerie recommença à résonner, comme si ce n'avait pas été suffisant, il voulait la tuer, elle ne voyait aucune autre possibilité.
Par lâcheté, elle décrocha, encore une fois.

15 novembre 2012

20.

Ils passèrent la journée ensemble, Elaine rigola, le bouscula, le fit devenir fou, rigola encore, raconta des blagues plus nulles les unes que les autres, l'embêta, se fit chatouiller, mangea, inventa des histoires, raconta n'importe quoi...
Elaine vivait. Elaine rêvait, Elaine écoutait,
« Non, mais tu te rappelles, on avait été, mmh c'était où déjà? Un nom imprononçable, une petite ville complètement perdue dans les champs, des vaches partout, peu-être même des moutons, pleins de chiens, et des dizaines de personnes barricadés chez elles, surement parce qu'il pleuvait trop! Elèonore nous avait emmener nous balader pendant que papa prenait l'apéro avec tata, tu t'en souviens? Le temps qu'on parle, Elèonore était déjà loin, elle nous attendait, et tu avais marché droit devant..., sauf que c'était que de la boue, et tu t'étais enfoncé dedans.... »
Elaine s'en souvenait plus que bien, et Ethan avait déformé l'histoire, là il se faisait passer en héros, alors qu'en réalité c'était lui qui c'était enfoncé dans la boue.
Elèonore était loin, Ethan avait avancé droit devant, et avait coulé sous la boue, Elaine avait explosé de rire, et Ethan, lui avait couru pour se retrouver de l'autre côté, avec leur cousine en criant « ahhhhhhhhhhhhh c'est dégoutant! », et Elaine, morte de rire, et sans vraiment réfléchir l'avait suivie a la trace.
En criant exactement la même chose, ou presque, il devait surement y avoir un
« si je t'attrape je te tape » derrière, parce qu'il avait choisi le mauvais chemin...
Arrivé de l'autre côté, complètement trempé, plus boueux que jamais ils avaient regardés leur cousine immaculé de blanc sans comprendre, Elaine lui avait demandé pourquoi elle n'avait pas de boue, elle ...
Elle avait répondu, après avoir essayé de reprendre son souffle par trois fois, c'est qu'ils étaient drôles..., « y'a une planche en bois là-bas » en leur pointant du doigts la petite planche intacte qui n'avait rien demandé a personne.
On pouvait même avoir l'impression qu'elle essayait de se cacher pour pas qu'on lui marche dessus.
Comique tien, c'était leur journée.

Ils en avaient bien rigolé.

12 novembre 2012

19.

Faire semblant de rien, tout repose sur cet atout. Ne jamais être faible, et ne pas craquer en public, pas devant Ethan, il s'en inquiéterait trop.
« oh, étrange » étaient les deux seuls mots incapables d'enrayer son mécanisme de persuasion, tous les autres lui auraient arraché son masque et son sourire aurait disparu.
C'était le cache cache des vrais sentiments. Mieux ils étaient cachés, moins ils risquaient d'être trouvés, mieux c'était.
« Théâtralement tu es une très mauvaises comédienne, comédienne nom et adjectif, personne qui joue la comédie ou encore personne qui se compose une attitude feint, 
Elaine, tout va bien, c'est juste une lettre, un bout de papier. Il n'y a rien de sentimentale la dedans, tu n'as pas a t'en faire. Je ne voulais pas te cacher cette information plus longtemps, et là crois-moi que je commence a le regretter. Je savais que je ne devais pas le faire, mais je ne pouvais pas t'épargner çà. On la lira ensemble, je serais là. Maintenant que je te l'ai dis, oublie moi çà tout de suite! Tu y repenseras quand on sera devant, la c'est ni le moment ni l'endroit. 
On ne pense pas a ses choses là chez moi »
Il alla l'embrasser sur le front, il savait qu'Elaine aimait bien, ça lui enlevait son mal de tête et elle était sur qu'il était avec elle.
Le bisous magique du frère.
« Au faite, vraiment horrible ce sourire, tu ferais mieux d'en changer. Quand il est sincère et pas forcé il est beaucoup plus éblouissant »
« bon, je devrai m'y faire, çà ne marche décidément pas avec toi, et ça ne marchera jamais ... »
« c'est pas faute d'avoir essayé »
Elaine oublia, changea ses idées. Elle y arrivait seulement en la présence d'Ethan.

12 novembre 2012

18.

Le lendemain, elle se leva tôt, le visage illuminé par un sourire digne de ce nom. Elle alluma la musique, monta le volume jusqu'à ne plus pouvoir s'entendre penser. Et s'obligea a aller embêter son frère.
Il lui manquait, mais çà il ne fallait pas lui dire, il aurait prit la grosse tête.
Elle tambourina de toutes ses forces sur la porte, pour être sur qu'Ethan l'entendrait, il arriva, les yeux encore fermés, les cheveux décoiffés. 
Elle lui sauta dans les bras, et ils manquèrent de tomber, elle rigolait déjà. 
« Et alors, c'est pas une heure pour dormir çà, tu as du chocolat chaud? »
La première chose qu'il fit en ouvrant les yeux, c'est de les ouvrir encore plus, il paraissait étonné,
« Surprissseeee » rigola Elaine.
« Mais Elaine, t'es pas bien? Tu es trempé, non seulement j'ai du chocolat chaud, que tu as intérêt a boire, mais en plus tu vas aller te coller contre le chauffage! 
Tu vas attrapé une ..., une...
tu vas finir par être malade! »
Elaine rigolait encore plus
« eh alors on en perd ses mots ? T'en fais pas je suis immunisé, j'ai pas froid, par contre toi, file mettre un pull, tu vas attraper un rhume, RHU-ME, nom masculin qui signifie l'inflammation aiguë de la muqueuse nasale... »
« Elaine, t'es vraiment folle, folle nom féminin ..., j'abandonne »
« Inculte, file chercher ton pull »
« Folle, file boire ton chocolat chaud »
Après avoir été chercher son pull Ethan rejoignit Elaine dans la cuisine, 
non, 
l'énorme cuisine. Ethan adorait cuisiner et la pièce la plus grande de sa maison était donc la cuisine, tout s'y trouvait, tout ce qui existait. Des plats les plus invraisemblables, a tous les moules de gâteaux existant, jusqu'à passer par toutes les machines modernes en vente.
Et même avec tout ce qu'il mangeait, il n'avait pas un kilos en trop, Elaine s'en désespérait toujours. Il lui faisait toujours tout gouter, ils mangeaient les mêmes choses, mais Elaine, elle, elle prenait toujours quelques kilos.
Alors qu'Ethan non. Il la narguait beaucoup avec çà.
Le petit boudin a côté dé la sculpture grec , Ethan lui donnait toujours cette image quand il voulait l'embêter, mais ils savaient tous les deux qu'Elaine était trop maigre aussi, et que ces quelques kilos lui faisaient toujours du bien. 
« Bon alors, je te prend la main dans le sac, déjà tu manges un de mes gâteaux, mais en plus tu rêvasses au lieu de boire ton chocolat ..., ne m'oblige pas a te le faire avaler par la force, tu serais perdante, a tes risques et péril »
« Petit gringalet que tu es, si seulement l'idée que tu puisses m'impressionner t'es passé par la tête oublie-la aussi vite qu'elle est venue »
Ethan rigola, 
« Remise en cause de ma suprématie, tu me déclares la guerre là... »
« Papa voulait nous voir un de ses jours... »
« Je savais que tu fuirais, tu as bien trop peur! »
« Jamais, retiens ses six lettres. Je n'ai toujours aucune nouvelles de... »
Ethan lui coupa la parole et changea aussitôt de sujet,
« Apparemment maman nous aurait laissé une lettre, tu sais au cas ou, un jour ..., il lui arriverait quelque chose »
Le regard d'Elaine se brisa, son cœur explosait, il aurait mieux fallu le lui arracher a la petite cuillère, elle garda son sourire figée.

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12 novembre 2012

17.

Elle avait tout entendu, celles qu'elle préférait de loin c'était les paroles enflammées.
Elle rentra chez elle, elle ne pensait plus vraiment a quelque chose de concret; ou elle se refusait de s'avouer ses pensées.
Elle en avait honte, pourquoi pensait-elle encore a lui?
Il l'avait laissée, abandonnée, il était partie. 
Partie, évaporé, disparue, volatilisé. 
Ce qui revenait a dire qu'il n'était plus là, ou plus précisément,
il n'était plus là physiquement.
Parce qu'elle l'avait toujours en tête, chaque détails la ramenait a un souvenir commun. Et c'est ce qui était le pire, 
un couple, et son visage s'imposait, 
un enfant, et ses rêves s'imprégnaient
un regard, et son cœur tambourinait
une ressemblance, et son sang palpitait
un souvenir, et ses yeux pleuraient, ou ne pleuraient plus, elle avait épuisé son stock de larmes. 
Elle avait les sanglots, mais pas les larmes.
Elle avait les souvenirs mais pas l'homme. 
Et elle en concluait qu'elle n'avait surement ni la chance ni la logique. Plus le temps passait et plus c'était lourd a porter. Un boulet trop dur a trainer, elle avait non seulement besoin d'un homme armée d'une allumette, mais il fallait aussi qu'il ait une pince pour lui enlever cette chaine. 

12 novembre 2012

16.

Pendant ses deux jours, elle lut, pour s'évader, pour voyager, pour ne plus penser. Elle n'avait qu'a poser ses yeux sur les lignes, et le reste disparaissait.
Elle lisait pour rester en vie, elle était dépendante.
Une jolie drogue.
Et puis un soir, sur un coup de tête, elle sortit. La promenade du chien, sans le chien, c'était un peu çà.
Elle vit un homme, assis sur son trottoir crachant des nuages, fumant une étoile. 
Fumant un petit point brillant au loin. 
Pas si terrible que çà.
Elle se l'imaginait bien entrain de refaire le monde. Avec tout plein d'image lui passant devant les yeux. Un héros les fesses posées sur le trottoir. Elle se décida a aller le voir, s'assit a coter de lui.
Et lui parla, ses mots n'avaient pas vraiment de sens, et elle ne savait même pas si au fond il l'écoutait. Mais ça lui faisait du bien.
A un moment il se retourna vers elle et lui ébaucha un sourire puis il prononça simplement:
« Attention aux attentifs. Il faut se méfier des gens qui parlent le moins, c'est forcément qu'ils ont quelques choses a cacher. Ou alors ils sont beaucoup trop silencieux, moi vous pouvez me faire confiance, pour vous le prouver je vais vous raconter une histoire, vous me le permettez? »
Elaine ne voyait pas ou il venait en venir, mais acquiesça par curiosité, et par envie.
« Il faut vous l'imaginez, c'est un homme il sort sur le pallier, une clope dans le bec. Ses mômes crient   derrières, il ferme la porte. Silence total. Il peut souffler. Il fait noir. Il fait froid. Il n’y a pas un chat. Il ferme les yeux, inspire, expire. Puis il avance doucement, pour finir assis sur le trottoir. Il contemple le peu d’étoile qu’il peut apercevoir. Il divague, le regard vide il réfléchit. Son cœur se compresse, il aime ce moment, c’est son petit plaisir de la soirée, seul, assis, il réfléchit, il refait le monde a sa façon, tout sa lui plait, il aime avoir l’impression d’être utile. Il est con, et le pire c'est qu'il le sait et qu'il ne fait rien pour changer. Être con lui plait, toute sa vie il l'a entendu et il a fini par y croire. Il a choisit la facilité, il a simplement accepté ce qu'on lui disait. Et un soir, une jeune fille vient s'asseoir a coter de lui, sans un bruit, comme un spectre. Elle commence a lui parler, et plus les mots défilent, plus il pense qu'elle est bien trop petite pour essayer de dissimuler autant de mélancolie. 
Elle essaye bien pourtant, elle parle de tout et de rien, elle sourit. 
Mais c'est un peu comme une coquille vide, elle a un jolie sourire, mais ses yeux gardent leur tristesse. Les étoiles sont éteintes. Cette jeune fille, elle ne s'en rend pas compte qu'en venant s'asseoir ici, elle a donné la chance de sa vie a un homme de perdre ça futilité quelques minutes. Elle lui a donné de l'importance, si facilement que ça pourrait en être inquiétant. Personne ne décide de l'importance des gens.
Parce qu'il a bien envie de lui dire a cette jeune fille, de chercher un jeune homme armé d'une allumette qui pourrait lui rallumer ses étoiles. Sans étoiles allumées, on voit tout en noir. Mais il ne dira rien, parce qu'il n'est pas doué avec les mots, et parce qu'il est persuadé que son avis ne compte pas plus qu'un brun de fumée. »
Elaine ne trouva aucun mot, l'homme se leva, lui sourit une dernière fois et rentra chez lui.
Non, ...
non cet homme n'était pas con, pas autant qu'on voudrait lui faire croire.
Drôle de soirée, drôle de nuit, drôle de promenade. 
Un homme armée d'une allumette, c'était si bien dit, c'était si dur a entendre. 
Elle n'avait jamais croisé d'homme armée d'une allumette, prêt a lui en mettre plein les yeux. 
C'est qu'elle en avait croisé pourtant, yen n'avait même avec des briquets,
ben tien..., et en plus elle se croyait drôle.
C'est fou le pouvoir qu'avait certaines personnes pour donner un tel sens a leurs paroles. 
Beaux mots, beaux maux.
Certaines paroles enflammées, d'autre beaucoup plus censées, des paroles sincères, des paroles en l'air. 

8 novembre 2012

14

Ils marchèrent un peu dans la rue, il l'invita a manger le surlendemain.
Et lui glissa un merci dans l'oreille, mais en cachette.
Personne ne le vu.
Personne ne le su
Sauf elle.
« A dans deux jours »
Les deux petites lui firent une bise et s'en allèrent.
Les yeux de Elaine pesaient lourds, était-ce parce que la lune était arrivée, ou par lassitude?
Question en suspend.

Quand elle était petite elle, elle ne rêvait pas de nuage, elle rêvait d'une maman. Une maman qui faisait des bisous tout doux, qui sentait bon le parfum, et qui cuisinait bien. Une maman sur qui crier, pleurer. Une épaule solide sur laquelle s'appuyer.
Et puis, Ethan était là, petit mais costaud. Il avait supporté tous ses chagrins, essuyé toutes ses larmes.
« Tu pleures des paillettes, tu pleures des paillettes Elaine... » en lui faisant croire qu'elle pleurait des paillettes. 
C'était jolie, et çà lui plaisait bien.
Elle se souvenait bien, ils se baladaient dans la rue, parce que Ethan avait voulu sortir, et c'est la qu'il l'avait vu, la copie de leur mère, c'était tellement ressemblant que Elaine avait couru dans le piège, elle y avait couru les yeux fermés.
Et hop, elle s'y était cogné. 
Surement un peu trop fort, ses larmes n'avaient pas pu rester plus longtemps enfermées dans ses yeux, ni une ni deux elles avaient forcées le passage.
Et Ethan avait réalisé, que la sortie de leur mère avait un peu trop bouleversé Elaine.
Il avait mit son manteau de frère protecteur, et ne l'avait plus jamais lâché.
Le soir même, il avait réussi a la faire rigoler, et quand elle rigolait, c'est qu'elle était jolie sa sœur, il le savait elle les faisait tous tomber. 
Il s'en méfiait, c'est qu'elle était fragile, une âme séparé. 
Il la définissait comme çà. 
Il l'avait fait rigoler sans le vouloir, c'était un complot.
La vie contre lui.
A table il s'était levé, dirigé vers le frigo pour prendre son désert, et c'est qu'il était gourmand...
il avait ouvert la porte et elle lui était restée entre les mains.
Du jamais vu, la porte du frigo qui s'en détacher, et Elaine elle, elle était mort de rire. 
Elle était K.O, elle l'avait vu remettre la porte discrètement..., comme si de rien n'était.
Il avait même essayé de l'ouvrir une deuxième fois, juste pour voir ...
au cas où il aurait rêvé, 
mais non.
Elaine s'en souvenait parfaitement de ce moment. Elle avait tellement rigolé, a s'en rouler par terre.
C'était son souvenir, un de ses petits moments ou la vie paraissait tellement dérisoire, et les problèmes si futiles, une bouffée d'aire pure.
Pile poil çà.

8 novembre 2012

13.

James rigola, se tourna vers ses filles, attendit leur accord et prit place.
« Je sais d'où venait les feutres, je me disais bien que vous n'aviez plus l'âge de faire des coloriages... »
Jeanne avoua que parfois, effectivement, il en faisait avec elle, sa sœur l'approuva,
et Elaine rigola.
« Prit la main dans le sac »
James rigola a son tour et lui fit un aveu
« Des couleurs sur du papier, ça aide à oublier la réalité, et puis ce n'est pas compliqué, pourquoi s'en passer? »
C'est vrai, c'est vrai ...
Pourquoi s'en passer.
Un point pour lui.
L'effet de la maison se répercutait sur les petites, elles étaient perdues dans les étoiles.
Comme Elaine la première fois.
« Papa, Lily m'a dit qu'on pouvait manger du nuage, est ce que s'il te plait je pourrai goûter? »
Gouter un nuage, c'était si jolie.
Elaine ne lui laissa pas le temps de répondre, elle approuva
« Bien sur que tu pourra, il faut juste le vouloir très fort»
James la regarda étonné. Cette réponse avait eu l'air de le satisfaire.
Le repas passa, ils mangèrent du poulet et des frites...
c'était si simple, et si bon.
A la fin du repas, Elaine fit signe a James de la suivre, les deux poupées en firent de même.
Elaine alla dans une rue, les fit attendre, acheta une barbe a papa, et la donna à Jeanne.
James les yeux pétillants comme un enfant souriait tellement, que Elaine pensa qu'il était resté bloqué. Jeanne sauta de joie et vanta a qui voulait l'entendre que manger du nuage c'était magique.
Et c'était délicieux.
Après tout, Elaine était la plus forte, 
aller cueillir un nuage, l'enfoncer sur un bout de bois, et l'offrir a une gamine de sept ans.
C'était magique, c'était bien trouvé.

8 novembre 2012

12

Elaine les imaginait bien, les trois sœurs sous des pelotes de laines,

Ben oui ...., une vie ne peut pas se résumer en un fil, Elaine préférait illustrer ça comme une pelote, c'était plus jolie.
Beaucoup plus doux a penser.
Une sœur qui tenait le fil, l'autre qui coupait, et la troisième qui regardait...
C'était çà.
Elle se promit a elle même de trouver la faille, d'avoir le mot de la fin,
d'avoir la fin.
La fin de sa mère.
Elle se remit donc a travailler, la tête ailleurs, 
pour changer...
La journée passa, elle s'écroula sur son lit.
Se leva, pensa, travailla, s'écroula de nouveau.
Se releva, travailla, mangea, se coucha.
ça devenait une habitude, une mauvaise habitude.
Elle y remédia, et fila dans un restaurant, elle vit du monde,
trop de monde...,
Le pire, c'est qu'au fond, elle ne l'avait jamais vraiment connu, comment pouvait-on être aussi attachée à quelqu'un qui vous a abandonné?
C'était comme aimer un étranger.
Comme aimer n'importe qui.
C'était n'importe quoi.
Deux petites filles la firent sortir de ses pensées, elles étaient tellement jolie, Elaine aurait adoré petite avoir des cheveux comme çà...
De longs cheveux lisses tombant au milieux du dos, avec une énorme frange sur le front, deux petites brunes.
Identiques, seulement la taille qui changeait.
C'était marrant a voir, c'était étrange.
Elles étaient mystérieuses, belles, identiques, petites, perdues dans leurs pensées.
Dans un autre monde.
Tout droit sortie de l'irréel, finalement en voyant leur père elle ne fut plus étonné
c'était comment déjà, James?
Il avait deux petites filles adorables, avec des visages de poupée, Elaine vit qu'une des deux avait de magnifiques yeux verts.
Verts, comme la mer... 
La deuxième se retourna, elle les avait bleu...
Bleu, comme le ciel
Elaine sourit, seule à sa table, elle souriait.
James la vit, et s'avança vers elle, suivit des deux poupées à la file indienne.
« Elaine, vous allez bien?
Je vous présente mes filles, vous ne les aviez pas vu la dernière fois, 
Jeanne, et Lily »
Jeanne Green, Lily blue.
Les deux poupées lui sourirent, et Elaine proposa:
« Je vous invite a ma table, l'honneur pour vous est bien trop grand pour que vous aillez le cœur a refuser ».

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